La fracture du col du fémur : un facteur déclencheur de dépendance
La fracture du col du fémur est fréquente chez les personnes âgées
Le fémur est l’os de la cuisse qui forme, avec le bassin, l’articulation de la hanche. Le col du fémur est la partie supérieure de cet os (qui est le plus long du corps humain).
La fracture de cet os concerne 50 000 personnes par an en France selon l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale).
92% d’entre elles sont des seniors.
On estime qu’un tiers des personnes âgées d’au moins 90 ans ont subi ou subiront ce type de fracture. Une chute lourde (c’est-à-dire brutale) est généralement à l’origine de cette blessure très douloureuse mais elle peut également survenir à la suite d’une chute sans gravité apparente. Il arrive même que la fracture survienne spontanément et c’est alors elle qui provoque la chute.
Ce phénomène est dû à l’ostéoporose, une maladie qui déminéralise l’os et le rend alors très fragile. Celle-ci étant deux fois plus élevée chez les femmes, elles sont beaucoup plus sujettes à subir une fracture de la hanche.
Les conséquences d’une fracture du col du fémur sont multiples et douloureuses
Pour soigner un col du fémur cassé, une arthroplastie est nécessaire. Cette intervention chirurgicale consiste à poser une prothèse à la place de l’articulation de la hanche. En général, les seniors mettent 3 à 6 mois à récupérer de l’opération.
En effet, le col fémoral étant une zone difficile à vasculariser, la consolidation de l’os est très difficile. Des complications peuvent aussi intervenir (infections pulmonaires et urinaires, embolie pulmonaire, phlébites, escarres) dues notamment à l’immobilisation prolongée au sol de la personne qui a chuté. De plus, la rééducation qui suit l’opération est un processus long et douloureux.
La hanche jouant un rôle clé dans la motricité, le col du fémur fracturé conduit à une perte d’autonomie importante. Il engendre :
- des difficultés pour marcher
- une peur de sortir seul.
Cela réduit de fait l’activité physique alors même qu’elle est essentielle pour entretenir la vitalité physique et morale (voir notre article “Un accroissement bénéfique mais risqué de la mobilité des personnes âgées”). En outre, si la personne est restée au sol trop longtemps, cet épisode devient un véritable traumatisme et peut-être à l’origine d’un début de démence (voir notre article “Les chutes marquent la fin de l’autonomie des personnes âgées”).
Plus grave encore, 25% des patients ayant subi une telle fracture décèdent l’année suivante, un chiffre qui grimpe à 50% pour ceux âgés de 90 ans et plus.
Une fois le col fémoral brisé, il est nécessaire d’aménager le domicile pour continuer à vivre chez soi (installation d’une barre de maintien dans la douche et dans les toilettes, d’un siège monte-escaliers, etc.) ce qui engendre des coûts supplémentaires de l’ordre de 8 000€. Parfois, le maintien au domicile n’est plus possible et un placement en maison de retraite médicalisée doit être envisagé.
Il est possible d’éviter une fracture du col du fémur
La meilleure solution pour éviter ces conséquences ?
Comme souvent, la prévention :
Éviter les chutes, limiter l’ostéoporose et diminuer le risque de complications. De nombreuses solutions existent pour prévenir les chutes (voir notre article “Quelles solutions adopter pour le maintien à domicile ?”).
Il convient de :
- sécuriser le domicile (enlever les tapis traitres, augmenter la luminosité)
- adopter des matériels d’assistance (canne, déambulateur)
- corriger les éventuels troubles de la vue et de l’équilibre.
Concernant l’ostéoporose, certains signes avant-coureurs comme une diminution de la taille de plus de 3 cm ou une fracture après 45 ans doivent inciter à pratiquer un examen d’ostéodensitométrie, qui permet de vérifier la solidité des os.
En parallèle, il faut maintenir une activité physique régulière ainsi qu’une alimentation équilibrée apportant calcium et vitamines.
Enfin, pour diminuer le risque de complications, il est conseillé de se munir d’un dispositif de détection de chutes (voir notre article “Panorama des solutions de détection des chutes pour les personnes âgées”). En effet, moins la personne reste immobilisée au sol après la chute, moins il y aura de risques de complications. Il est donc utile qu’elle puisse alerter partout et tout le temps afin que la prise en charge de la chute soit rapide.
Sources : Allo Docteur, Le Figaro Santé, Cap Retraite, Santé Journal des femmes, maisons-de-retraite.fr