homme tombé au sol avec livre ouvert 9 mai 2016

Panorama des solutions de détection des chutes pour les personnes âgées à domicile

Une solution de détection automatique de chutes peut éviter une importante perte d’autonomie

Chaque année en France, une personne de 80 ans sur deux tombe au moins une fois. Les chutes sont directement responsables de 12 000 décès par an. Les chutes, en particulier lorsqu’elles engendrent une fracture du col du fémur, conduisent généralement à la fin de l’autonomie des personnes âgées (voir notre article “Les chutes marquent la fin de l’autonomie des personnes âgées”).

Les chutes sont définies comme « l’action de tomber au sol indépendamment de sa volonté. Elles sont associées à des déficiences sensorielles, neuromusculaires et ostéo-articulaires » selon Dargent-Molina et Bréart, 1995. Classiquement, on distingue les chutes lourdes, c’est-à-dire celles qui engendrent un choc, des chutes molles qui se font en douceur (par exemple en glissant le long d’un mur).

Lorsqu’une personne a un risque de chuter, une solution automatique de détection des chutes est fortement recommandée pour deux raisons.

  • La première est que dans près d’un cas sur deux après une chute, une personne âgée n’est pas capable de signaler une alerte (par exemple en appuyant sur le bouton de son médaillon de téléassistance). Généralement c’est parce que cette dernière n’en a pas le réflexe (surtout lorsqu’elle souffre de maladies neuro-dégénératives), qu’elle n’arrive pas à atteindre son dispositif manuel d’alerte (en particulier lorsque ce dernier est sous un corsage) ou qu’elle est inconsciente.
  • La seconde est que la perte d’autonomie est directement corrélée au temps que la personne âgée va attendre au sol. Il faut ainsi absolument qu’elle reçoive une assistance d’urgence, et donc que sa chute soit signalée.
Les solutions de détection automatique des chutes

Aujourd’hui on distingue trois types de technologies de détection des chutes.

  • Les solutions les moins chères sont des capteurs accélérométriques.

    Placés dans un bracelet ou dans un médaillon, ils détectent le choc de la personne au sol (pic de décélération) puis son inactivité pendant un temps court. Leurs avantages sont d’être très réactives (une minute après la chute l’alerte est déclenchée) et peu chères (les solutions classiques de téléassistance avec détection de chutes coûtent à peu près 30€ par mois, avant déduction d’impôts). Elles ont aussi l’avantage de fonctionner partout dans la maison pour les solutions classiques et même partout en France pour la solution Co-assist. Leur principal inconvénient est leur fiabilité, elles ne détectent que les chutes lourdes et non les chutes molles et produisent parfois des fausses alertes.

  • Le second type de solution est la « téléassistance active ».

    Cette solution consiste à placer des capteurs de présence un peu partout dans la maison et à apprendre les habitudes de la personne, elle détecte aussi les chutes lourdes et molles. Ainsi, si la personne a l’habitude de rester une demi-heure dans la salle de bain et qu’elle y reste une heure, alors le système va déclencher une alerte. Si la personne chute, une alerte sera déclenchée. Le principal avantage de cette solution est que la personne n’a rien à porter sur elle. Les principaux inconvénients sont que, premièrement cette solution n’est pas réactive. En effet, dans certaines situations, plusieurs heures peuvent se passer avant que l’alerte soit déclenchée. Deuxièmement, elle ne fonctionne que dans le domicile de la personne et ne peut détecter une chute dans le jardin. Troisièmement, comme elle nécessite d’apprendre les habitudes, elle est incompatible avec la vie en couple, il faut forcément vivre seul pour que la solution fonctionne. Et enfin quatrièmement, elle est relativement onéreuse.

  • Le troisième type de solutions est les « capteurs caméra ».

    Dans ces solutions, on installe des caméras de surveillance un peu partout dans la maison. Grâce à des algorithmes sophistiqués d’analyse des images, les caméras détectent les chutes, même molles. Une fois la chute détectée, une personne physique regarde les images pour s’assurer de la véracité de la chute et prend les mesures pertinentes. L’avantage majeur de cette solution est que c’est la seule qui détecte les chutes lourdes et molles avec une bonne réactivité. Cependant, deux principaux défauts amenuisent l’attractivité de ces solutions. Premièrement, l’atteinte à la vie privée que peut consister l’installation de caméras partout chez soi (y compris dans sa salle de bain). Le second défaut majeur est le prix qui aujourd’hui ne permet pas l’installation chez des particuliers mais uniquement dans des groupes de maisons de retraite. Par ailleurs, comme la téléassistance active, elle ne fonctionne que là où les caméras ont été installées.

Comment choisir le système de détection automatique de chutes qui me convient ?

Plusieurs critères de décision peuvent entrer en jeu.

  • Le prix.

C’est pour beaucoup de foyers un élément clé. Les solutions accélérométriques car elles ne nécessitent peu ou pas d’installation au domicile sont généralement les moins chères. Attention, il faudra bien identifier les coûts d’installation, les coûts d’abonnement et les coûts de fin de contrat éventuels.

  • La mobilité.

La personne doit-elle être sécurisée à la fois dans son domicile, dans son jardin, dans la rue ou uniquement dans son domicile ? La solution Co-assist parce qu’elle est mobile tout en disposant d’une très grande autonomie énergétique, permet d’accompagner les personnes les plus mobiles partout en France.

  • La situation familiale.

En particulier la vie en couple exclut de facto les solutions de téléassistance active.

  • La fiabilité.

Les solutions de type caméra sont les plus fiables parce qu’elles détectent à la fois les chutes lourdes et molles. Les solutions accélérométriques ne repèrent que les chutes lourdes. Pour augmenter la fiabilité, le meilleur moyen est encore la redondance des systèmes (par exemple coupler une téléassistance active avec une solution accélérométrique).

  • L’intrusion dans la vie privée.

Les solutions avec des caméras ou de téléassistance active apprennent vos habitudes ou peuvent conduire quelqu’un à vous regarder chez vous. Mais elles ont l’avantage de ne pas nécessiter de porter un dispositif sur soi.

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