seniors faisant du sport avec un ballon géant 15 octobre 2015

Une téléassistance adaptée peut être utilisée en prévention de l’entrée en dépendance

Traditionnellement, on caractérise le vieillissement d’une personne par deux phases :

  • la première pendant laquelle elle est encore en bonne santé. Elle reste active et se sent jeune.
  • la seconde durant laquelle se produit une dégradation progressive de la santé mentale et physique conduisant in fine au décès.

Entre les deux, souvent une mauvaise chute.

La téléassistance désigne un dispositif d’alerte pour personnes âgées. Composé d’un médaillon ou d’un bracelet, il permet en appuyant sur le bouton de prévenir un plateau téléphonique qui va s’enquérir de la situation. Selon l’AFRATA le syndicat qui regroupe les sociétés de ce secteur, 80% des abonnés ont plus de 80 ans. En France entre 520 000 et 560 000 personnes disposent d’un service de téléassistance, alors qu’ils n’étaient que 300 000 en 2008. Ce sont principalement des femmes (80%) qui vivent seules à leur domicile.

Les technologies disponibles aujourd’hui sont de deux types. Soit elles ne fonctionnent que dans le domicile des personnes et par conséquent s’adressent en priorité aux personnes dépendantes qui ne sortent plus ou presque plus de chez elles sans assistance. Soit elles sont mobiles et matérialisées par des téléphones portables miniatures mais alors elles requièrent de la personne âgée une vraie discipline pour recharger le dispositif tous les jours, temps pendant lequel elles ne sont pas sécurisées. Aujourd’hui, 90% des dispositifs de téléassistance installés ne fonctionnent que dans le domicile des personnes âgées.

Ainsi, la téléassistance traditionnelle est une solution pour personnes dépendantes. Le médaillon ou le bracelet de téléassistance stigmatise donc les personnes âgées tant de leur propre vision que de celles des autres qu’elles sont entrées dans la seconde phase du vieillissement. Par conséquent, la téléassistance est très refusée par les personnes âgées, qui ne veulent pas être vues comme étant grabataires. La bonne solution est celle qui est adoptée par les Britanniques et les Scandinaves. Elle consiste à s’équiper d’un système d’alerte en prévention des accidents c’est-à-dire en amont d’une chute qui ferait basculer la personne dans la dépendance.

Idéalement cette solution devrait être adaptée aux personnes toujours actives mais fragiles. Cette solution doit donc être mobile, c’est-à-dire fonctionner dans le domicile et en dehors pour sécuriser la personne âgée partout. En outre, comme elle est pour des personnes qui ne sont pas dans la deuxième phase, il faut que le design exprime le fait que la personne est toujours active et donc ne doit pas ressembler à un système traditionnel de téléassistance. Enfin, elle devrait disposer d’une longue autonomie énergétique de plusieurs mois afin de ne pas demander une attention quotidienne.

Sources : AFRATA ; La téléassistance pour le maintien à domicile : comment dépasser une logique d’offre technologique et construire des usages pertinents ? ; Co-assist

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